Trente-six chandelles un roman de Marie-Sabine Roger

J’ai choisi ce livre un peu par hasard, parce que la couverture semblait amusante. La 4ème de couverture me promettait « une saga familiale douce amère » avec des « personnages singuliers et attendrissants ». Et effectivement, j’ai passé un bon moment avec cette petite comédie.

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Titre : Trente-six chandelles

Auteur : Marie-Sabine Roger

Editeur : France Loisirs

Pages : 278

Année de parution : 2014

Genre : Contemporain, littérature française, Comédie

 

L’histoire


15 février 11h : au lieu de fêter ses 36 ans, Mortimer a revêtu son plus beau costume, mis ses affaires en ordre et attend la mort. Non pas qu’il ait envie de mourir mais il existe une malédiction familiale depuis plusieurs générations qui veut que tous les hommes meurent le jour de leurs 36 ans.

15 février 11h01 : étrangement, Mortimer est toujours vivant. Après l’euphorie, vient le questionnement. Mortimer ne comprend pas ce qui s’est passé et se trouve complètement désorienté. Comment continuer sa vie alors qu’il avait toujours vécu avec cette échéance et n’avait donc rien construit, fait aucun projet ! Heureusement, il peut compter sur le soutien indéfectible de ses amis Paquita et Nassardine.

 

Mon avis


J’ai apprécie cette petite comédie qui, sous couvert d’humour, aborde des thèmes importants comme le deuil, la mort et comment vivre quand on a une épée de Damoclès au dessus de la tête, quand on connaît sa date d’échéance avec certitude.

L’auteure nous dresse, de manière humoristique, l’historique familial avec les décès, parfois totalement farfelus, de chacun des hommes à l’age de 36 ans.

Quelque soit le jour de leur naissance, tous les hommes de ma famille sont nés à 11 heures, donc. Et, chose amusante, tous – sans exception – sont morts à cette même heure le jour de leurs trente-six ans, avant d’avoir soufflé leurs bougies et mangé leur gâteau, car 11 heures du matin est un mauvais horaire. Pour le dessert, en tout cas.

Pour ajouter à cette calamité, ils sont tous morts de façon stupide : mon arrière arrière grand père, Morvan, noyé dans un bidet. Mon arrière grand-père, Morin, réduit en confettis. Mon grand-père, Maurice, foudroyé par la faute d’un âne.

Mortimer est donc un personnage assez particulier, ce qui se comprend au vu de son hérédité. Au fur et à mesure du roman on découvre son enfance, sans sa mère, puis sans son père. Sa culpabilité par rapport au décès de son père, mort en ouvrant son cadeau d’anniversaire. Sa décision de ne plus s’attacher à qui que ce soit. Sa vie vécue de manière mécanique, sans joie. Et l’auteur de nous pousser à nous interroger sur le sens de la vie quand le destin est déjà écrit à l’avance. Comment réagirions-nous face à la fatalité d’une mort programmée ? Essayerions nous de  vivre à 100%, de tout faire, de tout essayer pour ne rien regretter ou au contraire éviterions nous de nous attacher à quoi que ce soit pour ne rien avoir à regretter ?

Les personnages secondaires de Nassardine et Paquita sont touchants. Leurs traits sont grossis pour le côté humoristique mais en même temps, ils sont tellement pleins d’amitié et de bonnes intentions qu’on ne peut que les apprécier.

Et puis, il y a Jasmine, tellement mystérieuse, qui est à l’opposé de Mortimer. Elle représente la vie, la lumière, l’espoir.

Histoire de lui gâcher un peu la joie de vivre – car rien n’est plus horripilant que les gens qui vont bien – j’avais bien essayé, au début, de plaquer Jasmine au sol en torpillant ses illusions, comme tout bon pessimiste. J’argumentais, mais rien à faire, elle croyait à des choses futiles, la générosité, l’altruisme, l’amour. Elle avait un moral en Teflon. Mes arguments mesquins, mes points de vie toxiques glissaient sur elle sans jamais accrocher. Et je me retrouvais seul, avec mon défaitisme, fatigué de moi-même et de ma neurasthénie.

Une nouvelle vie s’ouvre pour Mortimer. Il va devoir réapprendre à vivre, se détacher de sa lourde hérédité familiale en se réappropriant son histoire et choisir la vie qu’il veut se construire.

Un joli roman, plein de tendresse et d’humour.

 

Informations complémentaires


L’auteure

Marie Sabine Roger est une auteure française née à Bordeaux en 1957. Elle a commencé très tôt à écrire (dès le collège) mais a d’abord été institutrice en maternelle pendant dix ans, avant de se consacrer entièrement à l’écriture.

Marie-Sabine Roger est notamment l’auteur de La Tête en friche (adapté au cinéma par Jean Becker), de Vivement l’avenir, et de Bon Rétablissement (prix des lecteurs de L’Express), adapté de même par Jean Becker.

 

Bibliographie

Marie-Sabine Roger a publié près d’une centaine de romans (en littérature contemporaine et en littérature jeunesse) dont :

  • Trente-six chandelles
  • Bon rétablissement
  • La tête en friche
  • Vivement l’avenir
  • Les encombrants
  • Le soleil de plus près
  • Dans les prairies étoilées
  • Il ne fait jamais noir en ville
  • le ciel est immense

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