Malgré des déceptions sur les romans précédents de Grégoire Delacourt, j’ai eu envie de lire La femme qui ne vieillissait pas dont j’avais entendu de bonnes critiques sur les blogs littéraires. Encore une fois, je ressors de cette lecture assez mitigée. Peut-être, tout simplement, n’est-ce pas un auteur pour moi !
Titre : La femme qui ne vieillissait pas
Auteur : Grégoire Delacourt
Editeur : JC Lattes / Audiolib
Pages : 256 (papier) / 3h54 (audiolib)
Parution : 2018
Genre : Littérature française, contemporain
L’histoire (4ème de couverture)
A quarante-sept ans, je n’avais toujours aucune ride du lion, du front, aucune patte d’oie ni ride du sillon nasogénien, d’amertume ou du décolleté; aucun cheveu blanc, aucune cerne ; j’avais trente ans, désespérément. » Il y a celle qui ne vieillira pas, car elle a été emportée trop tôt. Celle qui prend de l’âge sans s’en soucier, parce qu’elle a d’autres problèmes. Celle qui cherche à paraître plus jeune pour garder son mari, et qui finit par tout perdre. Et puis, il y a Betty.
Mon avis
Tout d’abord, je dois dire que j’ai apprécié cette version en audiolib qui propose, après le roman, une interview de 1/2 heure de Grégoire Delacourt. J’ai trouvé cet entretien particulièrement intéressant pour comprendre sa démarche d’écrivain.
Ce livre s’articule en 3 temps : avant 30 ans, après 30 ans et après 60 ans. Mon avis est également différent selon les parties.
La 1ere partie du roman nous présente Martine, renommée ensuite Betty, une petite fille née dans les années 50. On suit son parcours, sa jeunesse, son adolescence dans les années 60, ses études en plein mai 68, ses premières amours, son mariage, la naissance de son fils.
Son père militaire a été envoyé en Algérie d’où il revient transformé par les atrocités qu’il y a vu et commises. Betty le nomme Long John Silver, en hommage au pirate de l’ile au trésor de Stevenson. La mère de Betty décède en pleine fleur de l’âge, à 30 ans, fauchée par une voiture en sortant d’un cinéma. Betty, qui n’a que 13 ans, ne s’en remettra jamais vraiment
On suit la vie de Betty d’année en année, un peu comme si on feuilletait son album photo. Et ces « instantanés » de l’époque sont vraiment intéressants. Cette première partie m’a bien plu, même si je trouve que les personnages sont maintenus à distance et donc peu attachants.
Puis coupure à 30 ans et on entre dans la 2nde partie du livre. Betty se rend compte que malgré les années qui passent son visage ne change pas. Le temps n’a pas de prise sur elle. Elle garde la fraîcheur de la jeunesse.
Dès lors, elle continue son histoire mais en donnant ses 2 âges : âge réel et âge qu’on lui prête. Si cela peut apparaître comme un avantage dans notre société ou l’apparence joue un rôle prépondérant, très très vite cette éternelle jeunesse devient un fardeau.
Certains passages m’ont « fait bondir de ma chaise », au sens propre comme au sens figuré. J’écoutais ce livre en audiobook et je me suis précipitée sur ma chaîne hifi pour remettre certaines phrases qui m’avaient choquée. Ce qui m’a dérangée c’est que le tournant se fasse à 30 ans. Certes dans la psychologie du personnage, Grégoire Delacourt l’explique parce que c’est l’âge auquel la mère de Betty et morte. Son référent féminin aura donc éternellement 30 ans. Mais sur le plan pratique, il me semble difficile de voir une différence sur un visage entre 30 ans et 35 ans. J’aurais trouvé plus crédible que Betty décèle cette particularité vers 38/40 voire même 45 ans. Ici, Grégoire Delacourt semble sonner le glas de la jeunesse des femmes à 30 ans.
De ce fait, certains passages me sembles totalement incohérents : par exemple, on refuserait à une femme de 40 ans un renouvellement de carte d’identité au titre qu’elle parait trop jeune par rapport à son âge réel. Non mais allo ? A 40 ans on ne ressemble tout de même pas à une vieille pomme toute fripée !
J’ai lu beaucoup de critiques louant la capacité de Grégoire Delacourt à analyser les femmes. Pour ma part, je ne me suis pas du tout retrouvée dans ce roman.
La 3ème partie du roman est plus heureuse et m’a réconciliée avec l’histoire. J’ai ainsi pu refermer ce roman un peu apaisée !
Bref, peut-être ne faut-il pas lire ce livre à 40 ans !
Informations complémentaires
Biographie de Grégoire Delacourt
Publicitaire et écrivain, Grégoire Delacourt est né en 1960 à Valenciennes. Son premier roman, L’Écrivain de la famille, a été couronné par cinq prix littéraires. La Liste de mes envies, publié en 2012, a fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 2014 par Didier Le Pêcheur, avec Mathilde Seigner et Marc Lavoine.
Biographie de Grégoire Delacourt
- L’Écrivain de la famille (2011)
- La Liste de mes envies (2012)
- La Première chose qu’on regarde (2013)
- On ne voyait que le bonheur (2014)
- Les Quatre saisons de l’été (2015)
- Danser au bord de l’abîme (2017)
- La Femme qui ne vieillissait pas (2018)
[…] plus deux des précédents romans de Grégoire Delacourt (Les quatre saisons de l’été et La femme qui ne vieillissait pas), je pense que le style de cet auteur ne me correspond tout simplement […]
J’aimeJ’aime
;p Tu m’as bien fait rire avec ta conclusion : ne pas lire ce livre à 40 ans. Et, je viens de fêter mes 32 ans donc je ne vais peut-être pas lire ce roman si il dit que la jeunesse se fane à trente ans…
Je dois dire dire que c’est anteur que je n’ai pas encore tenté mais qu’au vue de cette chronique, je ne le lirai que si je tombe dessus par hasard…
J’aimeAimé par 1 personne
32 ans ! Ça y est : tu es rentrée dans la vieillesse, le grand âge ! Je plaisante, bien sur mais dans le livre, Betty est obligée de prendre des grosses lunettes loupe à 36 ans pour lire les étiquettes de ses boites de conserve ! Grâce à Mr Delacourt, tu sais ce qui t’attends…
Et moi j’ai pris un sacré coup de vieux en le lisant.
Ce qui est étonnant c’est que, quand j’écoute ou lis les entretiens de cet auteur, j’apprécie son discours. Pour ce livre par exemple, il parle de son amour des femmes et du temps qui passe sur elles, ce qui est très poétique. Mais ses livres ne me correspondent pas.
J’aimeJ’aime