La citadelle des neiges de Matthieu Ricard

La citadelle des neiges de Matthieu Ricard est un livre qui m’avait été conseillé par ma maman mais qui attendait depuis longtemps sur les étagères. Je savais que l’attention que me demanderait sa lecture serait inversement proportionnelle au nombre de pages. En effet, ce petit conte philosophique incite à prendre le temps et à méditer.

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Titre : La citadelle des neiges 

Auteur : Matthieu Ricard

Editeur : Pocket

Pages : 114

Parution : 2005

Genre : Littérature française, Conte philosophique

 

L’histoire (4ème de couverture)


Né dans un petit village du Bouthan, au pied de l’Himalaya, Détchèn se sent plus attiré par la vie spirituelle des moines que par les rudes travaux des champs. Aussi, quand son oncle lui propose de l’accompagner jusqu’à la mystérieuse Citadelle des Neiges, il n’hésite pas un seul instant. Là, dans ce lieu hors du monde, il pourrait suivre l’enseignement d’un maître spirituel, et développer auprès de lui à la fois sagesse et méthode. Mais avant d’y parvenir, un long voyage attend Détchèn, un chemin qui à lui seul sera porteur de bien des leçons…

 

Mon avis


C’est tout d’abord la biographie de Matthieu Ricard qui a retenu mon attention et m’a donné envie de découvrir ce livre. Scientifique, spécialiste en génétique cellulaire, il s’est tourné vers le Bouddhisme suite à sa rencontre avec le Dalai Lama et  concilie ainsi science et et spiritualité.

Dans ce conte inspiré d’expériences réelles, il relate le parcours initiatique de Detchen, jeune adolescent de 14 ans qui quitte son village au pied de l’Himalaya, pour gagner La citadelle des neiges et y suivre l’enseignement d’un maître spirituel bouddhiste.

Detchen est un enfant un peu différent des autres : il s’interroge beaucoup sur la raison des choses et surtout, il a une capacité à s’émerveiller de tout ce qui l’entoure, une sorte de pensée positive innée. Son village natal, un hameau à l’est du Bouthan, est pauvre mais la vie y est relativement paisible et heureuse. Les parents de Detchen, dont la vie est consacrée aux travaux des champs, aux animaux et au tissage de la laine, sentent qu’il n’est pas fait pour la vie de paysan. Ils décident de l’envoyer à la Citadelle des neiges, un « lieu hors du monde, si loin des hommes, si près des dieux » en compagnie de son oncle qui y vit depuis 12 ans.

Le lecteur suit donc le parcours de Detchen, son voyage jusqu’à la Citadelle des neiges, sa rencontre avec le maître, sa retraite méditative seul pendant plusieurs mois dans les montagnes, son choix de vie dédié non seulement à la méditation mais aussi à la transmission aux autres de sa connaissance spirituelle au travers de chants.

Ce livre ne fait pas partie de mon genre littéraire habituel. Pourtant j’ai apprécié cette lecture pour trois raisons. La première est la capacité du narrateur à s’émerveiller de tout ce qui l’entoure, de s’ouvrir à la beauté des choses, même infimes, d’entrer en communion spirituelle avec la nature. C’est un livre qui m’a fait « me sentir bien ».

En 2nd lieu, j’ai aimé les magnifiques descriptions de paysages de Matthieu Ricard.

Là, Detchen découvrit un immense cirque de parois rocheuses, surmontées de crêtes aux neiges éternelles, qui formait un cercle presque parfait enserrant une plaine de bruyères et de forêts de sapins. Au milieu serpentait une rivière aux reflets bleus. Sur la droite, à une demi heure de marche, posé sur un éperon rocheux, un petit temple, miette d’or sur les montagnes noires, étincelait au soleil. Du paysage tout entier se dégageait une impression de paix et de majesté immuable. Detchen pensa qu’ici devait-être le bout du monde »

Enfin, les enseignements du maître spirituel donnent matière à réflexion. Au gré de ses maximes, métaphores et citations, il nous invite à nous poser, à méditer sur nous même et à contempler ce qui nous entoure avec bienveillance.

 

Informations complémentaires


Citations

p27

« Les pensées vagabondes sont comme ses sangsues, on ne les voit pas venir et quand on les remarque il est déjà trop tard : elles ont envahi notre esprit. Elles sont comme le feu qui couve sous les braises. Les braises ce sont nos habitudes, nos penchants invétérés. Il suffit que les événements de la vie les attisent pour que les flammes de la colère ou de l’envie ressurgissent. »

p31

« Ce métier à tisser est un enseignement à lui tout seul. La chaîne, vois-tu, montre qu’en ce monde toutes les choses sont reliées les unes aux autres. Si tu tends ou relâches l’un des fils, ton action se répercute sur tous les autres fils. La navette, elle, représente ton esprit et la motivation de tes actes. C’est elle qui crée la beauté ou la laideur de la trame de ton existence. Selon que ton esprit est bien ou mal intentionné, selon qu’il fait passer dans la chaîne de tes actes les fils de soie de l’altruisme ou le crin de l’égoïsme, il fera de ta vie une magnifique étoffe aux couleurs resplendissantes ou une toile rêche tout juste bonne à faire une camisole. »

p51

« Ne laisse pas ton existence s’écouler en vain ! La vie est courte, incertaine et semée d’embûches. Elle passe comme le torrent qui court vers la mer, comme le soleil et la lune qui glissent vers les montagnes du couchant. Qui sait combien de temps il vivra ? Il n’y a pas de temps à perdre.

p 76

« Regarde bien cet arc-en-ciel, remarqua Tokden Rinpotché. Il est présent, avec ses couleurs riches et somptueuses, et pourtant, il est insaisissable. Il brille dans l’espace, mais il n’est pas différent de l’espace. Il semble exister de lui-même, mais si, derrière-toi, le soleil cesse de briller, il s’évanouit sans laisser la moindre trace. En vérité, il résulte de la réunion éphémère de nombreuses causes et conditions. Comme lui, le monde est un réseau infini de relations qui apparaissent de multiples façons. »

Biographie de Matthieu Ricard

Matthieu Ricard, fils du philosophe français Jean-François Revel et de l’artiste peintre Yahne Le Toumelin, est moine bouddhiste, auteur, traducteur et photographe. Après un premier voyage en Inde en 1967 où il rencontre de grands maîtres spirituels tibétains, il termine son doctorat en génétique cellulaire à l’Institut Pasteur en 1972 sous la direction de François Jacob, puis part s’installer définitivement dans l’Himalaya où il vit depuis plus de 45 ans. Il réside au monastère de Shéchèn au Népal.

Sous l’égide de l’Institut Mind and Life il collabore depuis une douzaine d’années à plusieurs programmes de recherches en neurosciences sur les effets de l’entraînement de l’esprit et de la méditation dans les Universités américaines et Européennes.

L’association humanitaire qu’il a créée, Karuna-Shechena développé 130 projets éducatifs, médicaux, et sociaux dans la région himalayenne. Il lui dédie l’intégralité de ses droits d’auteurs et bénéfices de ses activités.

Chez NiL, il a publié, entre autres, Le Moine et le Philosophe (avec son père Jean-François Revel), Plaidoyer pour le bonheur, L’Art de la méditation, Chemins spirituels et Plaidoyer pour l’altruisme.

Source : éditions Pocket

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Défi littéraire de Madame lit

 

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7 commentaires

  1. Je me note ce petit conte philosophique. J’aime beaucoup les citations que tu nous donnes. J’aime beaucoup le fait de nous faire réfléchir grâce à de telles métaphores. C’était la raison pour laquelle j’avais beaucoup aimé les premiers romans de Paolo Coelho (j’avoue qu’ensuite j’avais été déçu par ses plus récents romans).

    Aimé par 1 personne

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