Adolescente, je me souviens avoir été marquée par la lecture de Si c’est un homme de Primo Levi. Aussi lorsque j’ai découvert ce roman graphique sur les étagères de ma médiathèque, j’ai été curieuse de découvrir cet auteur sous un autre angle.
Titre : Primo Levi
Scénariste : Matteo Mastragostino
Illustrateur : Alessandro Ranghiasci
Editeur : Steinkis
Pages : 128
Parution : 2017
Genre : Littérature italienne, Roman graphique, Biographie
L’histoire (4ème de couverture)
Vous savez, les enfants, quand j’avais votre âge, j’aimais beaucoup les chiffres… Mais je ne pouvais pas imaginer que j’allais en porter six sur le bras pendant toute ma vie.
Quelques mois avant sa mort, Primo Levi rencontre les élèves d’une école primaire de Turin, celle-là même qu’il a fréquentée enfant. Comme il l’a fait sa vie durant, il témoigne auprès d’eux de ce qu’il a vécu.
Avec une douce fermeté, il leur parle de l’Holocauste, leur raconte comment il a réussi à survivre à l’enfer d’Auschwitz.
Question après question, les élèves ouvrent les yeux sur cette terrible page de l’histoire du XXe siècle.
Mon avis
Ce livre n’est pas une adaptation en bande dessinée du roman Si c’est un homme. Même si des passages du livre y sont repris, ce roman graphique est une fiction mettant en scène Primo Levi racontant son histoire à des élèves d’école primaire. C’est une interprétation de l’homme, de sa personnalité par Matteo Mastragostino qui s’est basé sur ses écrits, ses conférences et interviews.
Le livre démarre sur un homme âgé dans une salle de classe d’école primaire de la ville de Turin en Italie. Il note des nombres au tableau : 174517.
Cet homme, c’est Primo Levi. Ces chiffres, ce sont ceux du matricule qui a été tatoué sur son bras à son arrivée au camp d’Auschwitz en 1944. Il raconte alors aux élèves la terrible histoire de sa déportation. Les enfants d’abord peu attentifs sont ensuite curieux puis atterrés et révoltés par ce pan d’histoire qu’ils connaissent peu. Ils prennent conscience du drame de l’Holocauste.
L’auteur a fait le choix d’aller-retours incessants entre différentes périodes de la vie de Primo Levi. J’avoue avoir été parfois un peu perdue par ces brusques changements. Je n’ai pas non plus aimé le graphisme tout en noir et blanc.
J’ai tout de même apprécié cette biographie en ce qu’elle synthétise bien la vie de Primo Levi, non seulement en ce qui concerne ses années au Lager, mais également les difficultés qu’il a rencontrées ensuite, la souffrance qui l’a suivie jusqu’à sa mort. Pour cela, à la suite de la bande dessinée, Matteo Mastragostino a ajouté une dizaine de pages très intéressantes dans lesquelles il revient sur la biographie de Primo Levi et également des autres personnes citées dans le livre. Cela permet d’aller au delà du récit de la guerre mais de comprendre également les répercussions que celle-ci a eu sur la vie de chacun. Parce que, pour ceux qui avaient survécu, il fallait encore réussir à vivre avec le poids de ces souvenirs.
Primo Levi n’aura eu de cesse, tout au long de sa vie, de témoigner et transmettre le souvenir de la Shoah pour que ces faits ne tombent jamais dans l’oubli et ne soient jamais banalisés ou amoindris.
« Si comprendre la haine nazie est impossible, la connaître est nécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies : les nôtres aussi. »

[…] Ainsi après Simone Veil, René Goscinny, Philip K. Dick, Agatha Christie, Emile Zola, Primo Levi, je me suis lancée dans la découverte du cinéaste à succès de la Nouvelle Vague François […]
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[…] Un livre dont l’auteur(e) est italien(ne) : le roman graphique Primo Levi de Matteo […]
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Encore un roman graphique que tu me donnes envie découvrir. Comme toi, j’ai été happé par la lecture de si c’était un homme…
Par contre, je connais moins sa vie « d’après ». Je vais voir si je peux trouver cette bande dessinée pour en savoir plus…
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Oui, j’ai vraiment trouvé intéressant de connaître la suite de son histoire ainsi que celle de ses amis même si cette partie est très triste car aucun n’a jamais pu se remettre de ces terribles années et du traumatisme énorme qu’elles leur ont causé.
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