Chroniques de la vigne – Conversations avec mon grand-père de Fred Bernard

Je suis tombée un peu par hasard sur ce roman graphique dans les rayonnages de ma bibliothèque. Même si je ne suis pas une grande adepte du vin, le sous-titre « conversations avec mon grand-père » et les couleurs de la couverture m’ont donné envie de découvrir ce témoignage de Fred Bernard.

Titre : Chroniques de la vigne – Conversations avec mon grand-père

Auteur : Fred Bernard

Editeur : Glénat

Pages : 152

Parution : 2013

Genre : Littérature française, Bande dessinée, Témoignage

 

L’histoire (4ème de couverture)

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Fred Bernard a comme qui dirait le vin dans le sang. Né peu avant les vendanges en Bourgogne, il a grandi au milieu des cartons et des caisses de grands crus : ses terrains de jeux préférés étaient les caves de son grand-père et de son arrière-grand-père, tous deux vignerons. Sans cesse on lui répétait : « Quand tu seras grand, tu feras du vin ». Las, il a choisi une carrière d’auteur ; mais le plaisir du vin, lui, est resté.

Au fil des pages, Bernard traduit cette passion en une série d’histoires courtes issues des anecdotes de ses aïeux et de ses réflexions personnelles sur le vin et la dégustation. On y retrouve, comme à son habitude, sa sensibilité, son humour, son sens aigu de l’observation des gens et son trait sensuel, pour une ode aux plaisirs du nectar des vignes.

 

Mon avis

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Fred Bernard est né en 1959 à Savigny-lès-Beaune dans une famille de vignerons produisant du vin et du crémant de Bourgogne. En tant qu’aîné de la famille, Fred aurait dû reprendre les caves mais il a finalement opté pour une autre voie. Néanmoins, on ressent chez lui l’amour du vin, et surtout l’amour de sa famille, l’amour de sa terre natale, le bonheur de son enfance.

C’est tout cela qu’il nous transmet au travers de cette bande dessinée sous forme de conversations avec son grand père âgé de 90 ans.

Ce livre regroupe des sujets assez divers : on y trouve pêle-mêle des souvenirs d’enfance de Fred Bernard, des petites anecdotes sur le vin, des extraits de livres sur le vin, des jeux de mots, des réflexions générales sur la vie, des comparaisons d’époque entre son grand-père et lui, des récits de guerre. Bref, c’est vraiment comme une conversation où l’on parle de tout et de rien.

J’ai ainsi appris que le Kir tire son nom du chanoine Kir qui inventa le sécateur, beaucoup plus pratique pour les vignerons que la serpolette. Je me suis également amusée des planches « dites-le avec une bouteille » ou l’auteur nous indique que le vin, tout comme les fleurs, a un langage caché. Pour demander pardon, vous pouvez donc offrir des pivoines ou une bouteille de Chasse spleen…

Certaines planches sont plus mélancoliques, par exemple quand le grand père de Fred, âgé de 90 ans, évoque sa jeunesse ou la vie du village sous l’occupation allemande pendant la 2nde guerre mondiale.

« Les gosses tombaient comme des mouches. J’avais dix ans quand ma mère est morte à trente ans parce qu’on ne savait pas la soigner. Et le vin était souvent médiocre.

Les étés pourris, il était carrément bon pour les sauces. Et on attendait l’année suivante. On ne savait pas traficoter, à part en ajoutant du sucre. Et on n’a jamais eu droit aux assemblages comme à Bordeaux. A l’époque et pendant longtemps, les vignerons bourguignons étaient de pauvres hères qui vendaient leur raisin aux négociants qui faisaient et vendaient le vin.

Il a fallu attendre les années 60-70 pour voir les viticulteurs commencer à vignifier et à vendre leurs propres bouteilles avec leur nom dessus ! Et les prix s’envoler ! Le début de la fête ! »

Au niveau du graphisme, l’auteur a opté pour des dessins très simples, peu détaillés mais colorés. J’ai apprécié les jolies aquarelles de paysages bourguignons. Petit bémol au niveau de l’écriture que je n’ai pas toujours trouvé très lisible.

Au final, un livre de terroir et de souvenirs, agréable à parcourir !