Bonjour tout le monde
Aujourd’hui, je vous propose un poème de Vincent Muselli (1897-1956) découvert dans le recueil Les plus beaux sonnets de la langue française de Jean Orizet et qui me donne envie d’aller me promener dans des jardins pour profiter de la beauté et des senteurs des fleurs.

Fleurs
Sous la poussière d’or qui tombe des tilleuls
L’air lucide flamboie ainsi qu’une verrière
Transparente où la souple et féline lumière
Rôde autour des rosiers, des lys et des glaïeuls.
Fleurs ! songes enflammés de la Terre! armoiries
Dont l’azur qui triomphe a marqué les gazons,
Vos luxes tout à tour insultent les prairies
Et sont une fourrure aux pieds de nos maisons.
Âmes du Feu ! esprits dangereux des Essences!
Que ne puis-je, vaincu par vos fauves puissances,
Dans la tranquille ardeur d’un grand midi vermeil,
Au jardin reflétant la clarté qui l’arrose
Et tissant mon linceul de soie et de soleil,
Mourir sous la caresse éclatante des roses!
Vincent Muselli