Pendant longtemps, La planète des singes a été symbolisée pour moi par le film américain de 1968 avec Charlton Eston. J’avais toutefois envie de lire le livre écrit par Pierre Boule en 1963 qui a tant inspiré les scénaristes hollywoodiens. C’est enfin chose faite et je dois dire que j’ai été captivée par cette histoire.

- Titre : La planète des singes
- Auteur : Pierre Boulle
- Editeur : Pocket
- Pages : 190
- 1ere parution : 1963
- Genre : Littérature française, Science-fiction
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L’histoire (4ème de couverture)
Y a-t-il des êtres humains ailleurs que dans notre galaxie ? C’est la question que se posent le professeur Antelle, Arthur Levain, son second, et le journaliste Ulysse Mérou, lorsque, de leur vaisseau spatial, ils observent le paysage d’une planète proche de Bételgeuse : on aperçoit des villes, des routes curieusement semblables à celles de notre Terre. Après s’y être posés, les trois hommes découvrent que la planète est habitée par des singes. Ceux-ci s’emparent d’Ulysse Mérou et se livrent sur lui à des expériences. Il faudra que le journaliste fasse, devant les singes, la preuve de son humanité…
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Mon avis sur La planète des singes
Si vous ne connaissez La planète des singes que par les derniers films hollywoodiens, oubliez les vite car la version d’origine est assez différente : pas de grande scène de guerre, pas d’explosion, pas d’histoire de virus mortel.
L’histoire commence avec un manuscrit lancé dans l’espace sous forme d’une « bouteille à la mer » et trouvé par un couple de touristes spatiaux. Ce manuscrit écrit à la 1ere personne par Ulysse Mérou, un journaliste, raconte son expédition spatiale sur Bételgeuse et appelle à l’aide pour sauver le devenir de l’humanité.
En l’an 2500, Ulysse Mérou embarque avec le professeur Antelme, Arthur Levain son assistant et un singe nommé Hector à destination de l’étoile supergéante Bételgeuse. Au terme d’un voyage de deux ans, le petit groupe atterrit sur Soror, une planète jumelle de la Terre. Là, ils découvrent avec stupeur des humains au tout premier stade de leur développement, à peine éloignés des animaux et incapables de parler ou de raisonner intelligemment. La planète est dirigée par des singes qui eux semblent être à un stade d’évolution équivalent aux humains de la Terre. Ulysse Mérou est capturé et enfermé dans un laboratoire ou il devient sujet d’expériences cognitives menées par les singes. Se démarquant des autres humains par son intelligence, il va réussir à établir un contact avec Zira, une scientifique, qui n’aura de cesse de le faire reconnaître comme un être pensant et non comme un animal.
J’ai beaucoup aimé l’idée de ce livre d’inverser le statut des humains et des singes. Cela mène à une réflexion sur les droits que l’homme s’arroge sur les animaux, basés sur l’idée d’une suprématie intellectuelle. Ici l’humanité est revenue à l’état sauvage et les droits de chacun sont fixés par les singes. On assiste ainsi à une scène mémorable de chasse à l’homme où les gorilles chassent pour le plaisir et exposent les corps des humains abattus comme des trophées. Le recours aux humains comme cobaye de laboratoire et la description des opération chirurgicales menées sur les humains pour comprendre le fonctionnement du cerveau est tout aussi choquant. Pierre Boulle semble bien avoir délivré précocement un argumentaire antispécisme.
Les singes ont une explication logique et scientifique liée à l’évolution des espèces qui justifie leur prédominance sur l’homme :
« Avec deux mains seulement, aux doigts courts et malhabiles, dit Zira, il est probable que l’homme a été handicapé dès la naissance, incapable de progresser et d’acquérir une connaissance précise de l’univers ? A cause de cela, il n’a jamais pu se servir d’un outil avec adresse… Oh, il est possible qu’il ait essayé maladroitement, autrefois…[…] Le fait que nous soyons quadrumanes est un des facteurs les plus importants de notre évolution spirituelle. Cela nous a servi d’abord à nous élever dans les arbres, à concevoir ainsi les trois dimensions de l’espace, tandis que l’homme, cloué au sol par une malformation physique s’endormait dans le plan. Le goût de l’outil nous est venu ensuite parce que nous avions la possibilité de nous en servir avec adresse ; les réalisations ont suivi et c’est ainsi que nous nous sommes haussés jusqu’à la sagesse. »
Sauf que l’on découvre par la suite une autre raison au fait que la planète soit dirigée par les singes. A cet égard, je suis un peu dubitative quant à l’explication un peu lapidaire donnée par Pierre Boulle. J’aurais aimé un meilleur développement de cette partie du livre qui finalement est à l’origine même de l’histoire.
Un autre élément m’a un peu dérangée dans le livre, c’est le fait que Soror soit totalement semblable à la Terre, tant dans sa composition atmosphérique, dans sa faune et sa flore que dans la construction de la civilisation. A plusieurs milliers d’années lumière de distance les maisons, les routes, les vêtements seraient identiques ? Les humains de Soror seraient physiquement identiques à ceux de la Terre ? Il m’a manqué d’explications sur ce point.
J’ai par contre bien apprécié l’ambivalence des sentiments de Mérou. Il est à la fois attiré par Nova qui est, comme lui humaine (et surtout très belle), mais en même temps il est bloqué par ses capacités intellectuelles limitées et son côté primaire et bestial. Au contraire, il est intellectuellement proche de Zira, érudite et dotée d’une grande sensibilité mais éprouve du dégoût pour son physique simiesque.
Enfin, j’ai trouvé que le petit coup de théâtre de la dernière page venait parfaitement clore ce roman..
En conclusion, j’ai passé un excellent moment de lecture avec ce récit de science fiction et je comprend qu’il ait inspiré tant de scénaristes.
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Informations complémentaires
Les adaptations cinématographiques de La planète des singes
9 films ont été adaptés du scénario de Pierre Boulle entre 1968 et 2017. Je vous proposerai très prochainement un article qui vous présentera ces films plus en détails.









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Jamais lu, mais j’ai vu pas mal d’adaptations. J’aime l’univers et certains messages…
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Le concept du livre est vraiment intéressant. En fait, aucune adaptation n’est véritablement fidèle au livre mais certaines retranscrivent tout de même assez bien le message (d’autres beaucoup moins…)
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Ah ? Cela donne envie de se pencher sur ce pilier de la SF alors.^^
Oui, certains doivent sans doute bien s’en éloigner…
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