Le secret de la manufacture des chaussettes inusables un roman de Annie Barrows

J’avais choisi le roman Le secret de la manufacture des chaussettes inusables pour sa couverture originale et son titre énigmatique. Mais depuis, il traînait dans ma PAL, sans que je prenne le temps de me lancer dans la lecture de ses 663 pages. C’est dans le cadre du challenge de l’été 2017 que je me suis décidée à faire une lecture commune de ce livre avec Sapotille du blog Le monde de Sapotille

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Titre : Le secret de la manufacture des chaussettes inusables (The truth according to us)

Auteur : Annie Barrows

Editeur : 10/18

Pages : 663

Date parution : 2015

Genre : Contemporain, littérature américaine

 

L’histoire


1938, Layla Beck, une jeune fille de bonne famille, mène une vie oisive de mondanités jusqu’au jour ou son père, sénateur à Washigton, lui coupe les vivres suite au refus de celle-ci d’épouser un homme riche pour lequel elle n’a aucun sentiment. Pistonnée par son oncle, Layla trouve un emploi au sein d’une agence gouvernementale afin de rédiger un livre historique sur la petite ville de Macedonia, petite bourgade en Virginie occidentale.

Là, elle réside dans la pension de famille des Roymen ou, progressivement, elle va faire connaissance de toute la famille : Jottie, 37 ans qui gère la maison, Felix son frère divorcé au charme ravageur, Willa et Bird les filles de Felix, Mae et Minerva les jumelles inséparables et leurs époux Waldon et Henry, et enfin Emmett le jeune frère de Felix, cultivé et posé.

Layla se met au travail et débute ses recherches sur l’histoire de la ville. Peu à peu elle se rend compte que l’économie locale tourne en grande partie grâce à la Manufacture des Inusables Américaines dont la famille Roymen était autrefois propriétaire. Et un secret semble entourer cette famille et des événements qui se sont produits 20 ans auparavant…

 

Mon avis


Ce roman nous plonge dans l’Amérique de la fin des années 30 dans une petite ville de province. L’atmosphère est admirablement bien retranscrite avec ses familles qui se connaissent toutes et s’épient, avec ses commérages et petits secrets, avec ses familles de notables un peu hautaines et ses ouvriers désespérés par la crise économique. On ressent la chaleur étouffante et humide caractéristique du Sud des Etats Unis.

J’ai apprécié le cadre de fond historique  : la Grande Dépression, crise économique des années 30, est passée par là et le chômage est omni présent. La vie est dure pour les ouvrier et les fermiers qui peinent souvent à boucler les fins de mois.  Le New Deal du président Roosevelt vise à endiguer le chômage avec des programmes comme le WPA (Work Project administration) pour lequel travaille Layla. Annie Barrows évoque aussi en filigrane la montée du communisme dans les milieux populaires. On assiste ainsi à la difficile mise en place du syndicalisme au sein de la Manufacture des Inusables. En effet, dès 1934 dans toute l’Amérique des gréves éclatent dans les entreprises dont les dirigeant refusent de reconnaître les droits syndicaux. Appuyé par le gouvernement, le syndicalisme se met progressivement en place.

Annie Barrows met en scène une famille soudée mais tourmentée par un événement du passé. Ces personnages sont intéressants et complexes. Willa, fillette de 12 ans, est curieuse et pleine de sagacité. Elle est en admiration devant son père et aimerait qu’il lui accorde un peu plus de temps et d’attention. Elle décide d’en découvrir plus sur lui et mène son enquête. Felix, Roymen, son père est le chef de la famille Roymen, un homme séduisant et charismatique mais aussi très mystérieux. Il a un fort ascendant sur sa sœur Jottie. Celle-ci, sous ses airs de femme de caractère, cache des failles qui l’empêchent de vivre pleinement. Enfin, Layla est une jeune femme moderne, que l’on pourrait croire frivole et évaporée mais qui se révèle intelligente et déterminée. Elle veut prouver à sa famille qu’elle est capable de mener à bien la mission confiée par le WPA et loin de se cantonner au récit tout fait imposé par les notables de la ville, elle cherche au delà des apparences pour écrire la véritable histoire de Macedonia.

Très vite, on apprend qu’un événement qui s’est produit 20 ans auparavant a chamboulé la vie de la famille Roymen et a modifié le cours de leur destinée. L’auteur nous livre au compte goutte les bribes de cet événement tout au long des 663 pages. A mon sens, il y avait beaucoup de longueurs et malgré l’intérêt de l’histoire, j’ai peiné a finir ce roman. D’autant que l’on pressent assez vite la teneur de ce secret de famille.

J’ai également été un peu déconcertée par la forme narrative  : l’histoire est tantôt racontée par Willa, la , tantôt par Jottie, femme de caractère mais sujette à des visions de son passé, tantôt par Layla Beck sous forme de ses échanges épistolaires avec ses amis et les membres de sa famille.

Au final, j’ai trouvé ce roman intéressant pour son ambiance, son cadre historique et la psychologie des personnages même si je déplore trop de longueurs dans le récit.

challenge-1-pave-par-moisLu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois de Bianca

6 commentaires

  1. C’est dommage pour ces longueurs et cette non-surprise du secret. J’ai l’impression qu’ils ont voulu surfer sur le succès du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates (le titre le laisse penser en tout cas). Mais bon… Si j’ai l’occasion de le lire, je le lirai aussi.

    Aimé par 1 personne

    • De mon coté, je suis curieuse de lire « le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » tant j’en ai entendu de bon échos.
      Quand à celui-ci, l’histoire est bien mais à mon sens ce roman aurait été plus percutant avec 1/3 de pages en moins. Après, ces longueurs sont peut-être voulue pour renforcer l’ambiance de chaleur caniculaire qui oblige à ralentir le rythme.

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