Eldorado d’Hélène Ferrarini et Damien Cuvillier

Eldorado, voilà un titre qui laissait présager de vastes contrées verdoyantes ou règnent abondance et allégresse. Pourtant, c’est une toute autre vision de l’Eldorado que nous proposent Hélène Ferrarini et Damien Cuvillier dans ce roman graphique.

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Titre : Eldorado

Scénariste : Hélène Ferrarini

Dessinateur : Damien Cuvillier

Editeur : Futuropolis

Pages : 176

Parution : 2018

Genre : Littérature française, roman graphique

 

L’histoire (4ème de couverture)


Au début du XXe siècle. Entre les deux Amériques. Dans une grande ville des Etats-Unis, Marcello, un jeune syndicaliste, très engagé dans la lutte sociale, est renvoyé de l’acierie où il est ouvrier. Malgré lui, il se retrouve embarqué pour l’Eldorado, un territoire d’Amérique centrale où un canal est en construction…
Endetté, il n’a pas d’autre choix que de travailler sur le chantier, dans l’espoir de réunir un jour une somme suffisante pour payer le voyage du retour.
Aux États-Unis, il a laissé Louisa, qu’il aime et qui l’aime. Il lui écrit de belles lettres d’amour, façon pour lui de garder la tête hors de l’eau dans l’enfer vert dans lequel il est plongé.
Ses lettres finissent par être interceptées par Barbara Hogen, la femme de l’ingénieur en chef du chantier. Barbara s’ennuie dans la moiteur de la forêt tropicale. Alors, elle lit, sans modération, des romans d’amour, et les lettres de Marcello vont quelque peu venir troubler la morosité de ses journées.
L’état physique et mental de Marcello se dégrade de jour en jour, en raison des conditions de travail harassantes, de la spirale de l’endettement et des fièvres tropicales. Peu à peu, le visage de sa bien-aimée s’efface de sa mémoire…
Jusqu’où le conduira sa folie ?

 

Mon avis


Un roman graphique  un peu étrange mais avec un très bel esthétisme.

L’histoire se déroule au début du XXème siècle aux Etats Unis, sans que l’on dispose de plus de renseignements. Marcello est syndicaliste dans une acierie et organise une grêve pour lutter contre les trop dures conditions de travail qui leur sont imposées.  Mais ce combat lui nuit et il est renvoyé. Un de ses amis lui propose de s’embarquer vers l’Amérique du Sud pour participer à la construction d’un canal mais Marcello préfère rester auprès de sa bien-aimée Louisa. Cependant, il est enrôlé de force et se retrouve en pleine forêt amazonienne sur le chantier de construction. Il n’a d’autre choix que de travailler pour rembourser son voyage et payer son billet de retour. Les conditions de vie sont dures : cadences infernales, insalubrité, maladie… Pour oublier cet enfer, Marcello écrit à Louisa. Mais ses lettres sont interceptées par Barbara, la femme du directeur du chantier, qui y voit un moyen de tromper son ennui.

L’Eldorado décrit ici est bien loin du pays fabuleux et des promesses de richesse contées dans la légende. La vie sur ce chantier est terrible pour les ouvriers qui ne peuvent pas partir.  Les conséquences de cette construction sont également catastrophiques pour l’environnement de la forêt amazonienne et pour les tribus indigènes qui, jusque là, vivaient en harmonie avec la nature. Pollution, déforestation, destruction de la faune et de la flore: c’est le début des grands maux environnementaux.

Une bande dessinée au graphisme magnifique et à l’histoire poignante même si le procédé narratif ne m’a pas totalement plu. On n’a peu de renseignements sur les personnages, les dates ou les lieux. Il y a également très peu de dialogues. Tout passe essentiellement par le dessin. Certains planches en double page sont très belles mais il m’a manqué un peu de texte pour être totalement conquise.

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