Les quatre saisons de l’été de Grégoire Delacourt

Si l’on ne fie qu’à la couverture de ce livre, on serait tenté de croire qu’il s’agit d’un chick lit à lire l’été au bord de la piscine. Mais si elle parle d’amour, cette histoire n’est pas une romance tant la vision que l’auteur donne du couple est souvent pessimiste. Ce roman de Grégoire Delacourt ne m’a, malheureusement, qu’à moitié plu ; je n’ai aimé que deux des quatre histoires.

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Titre : Les quatre saisons de l’été

Auteur : Grégoire Delacourt

Editeur : Le livre de poche

Pages : 282

Genre : Roman contemporain, littérature française

 

 

Grégoire Delacourt a choisi une unicité de lieu et de temps pour placer ses quatre récits entrecroisés : nous sommes le 14 juillet 1999 sur la plage du Touquet. Les radios passent en boucle la chanson Hors saison de Cabrel. Des rumeurs pessimistes annoncent que la fin du monde est prévue pour l’an 2000.

C’est dans ce contexte que, le temps d’un été, quatre personnages vont se croiser, aimer et livrer leurs joies, leurs peines, leurs espoirs et leur désenchantement.

Les quatre saisons de l’été sont les quatre saisons de l’amour. Et l’auteur a également choisi d’associer une fleur à chacune de ses saisons.

Le printemps, Pimprenelle qui dans le langage des fleurs signifie « tu es mon premier amour ». C’est le chapitre de l’adolescence, des premiers émois amoureux et des premières déceptions. Louis un jeune garçon de 15 ans , un peu gauche et timide, tombe amoureux de sa voisine, Victoire, 13 ans, qui le dédaigne.

L’amour, c’est quand on peut mourir pour quelqu’un. Quand on a les mains qui piquet, les yeux qui brûlent, quand on n’a plus faim.

L’été, Eugénie Guinoisseau qui dans le langage des fleurs veut dire « tu es mon amour pour toujours »). On passe à la trentaine, à la maturité et à l’heure des premiers bilans. Isabelle, 35 ans, élève seule son fils Hector depuis son divorce. Elle vit dans le souvenir de son premier amour de jeunesse avec Jérôme. Pour tromper sa solitude, elle enchaîne les liaisons d’une nuit. Lorsqu’elle rencontre par hasard Jérôme, elle espère pouvoir enfin trouver le bonheur mais le rêve va se confronter à la réalité.

On ne doit pas redonner vie à nos amours d’enfance. On doit les laisser là ou elles sont : dans l’obscurité confortable des souvenirs. Là ou les promesses ébauchées, les caresses imaginées, oubliées, la nostalgies de peaux, des odeurs, là ou les rêves enfouis se bonifient et écrivent la plus belle des histoires.

Celle que rien ne menace. Celle qui n’est jamais arrivée.

L’automne Jacinthe (qui symbolise dans le langage des fleurs « voulez-vous jouer à l’amour avec une pointe d’érotisme). On aborde maintenant la cinquantaine, nouveau cap dans la vie d’un couple. Quand la passion s’est muée en une paisible routine. Quand les enfants quittent le foyer et qu’il faut réapprendre à vivre à deux, faire renaître la flamme. Monique, cinquante cinq ans, à l’impression que son mari ne la voit plus. Elle devient Louise et arrive au Touquet bien décidée à revivre une passion. Est-ce que ce sera dans les bras de Robert, ce mystérieux inconnu rencontré sur la plage ?

Alors, il me semble soudain retrouver l’age des braises et du feu moi qui ai désormais celui de la tendresse, ce minuscule attachement que m’offre mon mari après les tumultes de la passion.

L’hiver, Rose (la rose rouge signifie « je suis à vous pour toujours dans le langage des fleurs). On est au crespuscule de la vie. Grégoire Delacourt nous décrit avec beaucoup de tendresse l’amour d’une vie, un amour né dans le tumulte de la guerre, un amour qui est apparu comme une évidence, un amour qui a surmonté les épreuves, un amour complice, un amour serein. Pierre et Rose, septuagénaires, ont décidé de mourir ensemble et pour cela sont revenus sur les lieux de leur première rencontre.

Nous nous embrassons, nous nous remercions pour cette longue vie, nous sommes alors profondément heureux.

Puis nous nous demandons pardon et nous nous pardonnons.

Nos mains tremblent déjà, elles sont glacées. Nos levres sont incapables d’articuler un son. Nos mains s’agrippent l’une à l’autre. Nous attendons sans plus la force de nous sourire.

La mer boit nos larmes.

Le thème est plaisant, la trame est intéressante, la plume est belle mais je n’ai aimé la vision désenchantée de l’amour de Grégoire Delacourt, en particulier dans les deux premières parties Pimprenelle et Eugénie Guinoisseau.

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