En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut

Voici un roman que je souhaitait lire depuis quelques temps car j’en avais beaucoup entendu parler dans la blogosphère littéraire.

J’ai donc profité des vacances d’été pour ressortir un de mes vieux CD de Nina Simone et me plonger dans la lecture de la folle histoire d’en attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut.

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Titre : En attendant Bojangles

Auteur  Olivier Bourdeaut

Editeur : Folio

Nombre de pages : 172

Année de parution : 2016

Genre : littérature française, roman contemporain 

 

L’histoire (4ème de couverture)


Devant leur petit garçon, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir et la fantaisie. Celle qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible. Elle les entraîne dans un tourbillon de poésie pour que la fête continue coûte que coûte. L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

 

Mon avis


On rentre dans ce livre par l’écriture de ce petit garçon en admiration béate devant ses parents. Chez eux, le quotidien n’a rien d’ordinaire, la vie est une fête constante et tous les tracas et contraintes sont balayés d’une danse.

Mes parents dansaient tout le temps, partout. Avec leurs amis la nuit, tous les deux le matin et l’après-midi. Parfois, je dansais avec eux. Ils dansaient avec des façons vraiment incroyables, ils bousculaient tout sur leur passage, mon père lâchait ma mère dans l’atmosphère, la rattrapait par les ongles après une pirouette, parfois deux, même trois. Il la balançait sous les jambes, la faisait voler autour de lui comme une girouette, et quand il la lâchait complètement sans faire exprès Maman se retrouvait les fesses par terre et sa robe autour, comme une tasse sur une soucoupe.

C’est donc sur la douce mélodie de « Mr Bojangles » de Nina Simone que nous suivons cette famille hors norme qui vit au rythme des excentricités d’une mère loufoque et fantasque.

Ainsi, par exemple personne n’y a vraiment de prénom : la mère appelle don fils « mon Adoré », l’ami sénateur est affectueusement affublé du titre « d’ordure », quand à sa mère, elle change chaque jour de prénom.

Je n’ai jamais bien compris pourquoi, mais mon père n’appelait jamais ma mère plus de deux jours de suite par le même prénom. Même si certains prénoms la lassaient plus vite que d’autres, ma mère aimait beaucoup cette habitude et, chaque matin dans la cuisine, je la voyais observer mon père, le suivre d’un regard rieur, le nez dans son bol, ou le menton dans les mains en attendant le verdict.

Seul le père, qui garde un tantinet les pieds sur terre, a un prénom : Georges. Fou amoureux de sa femme et aimant également la fantaisie, il est prêt à la suivre dans toutes ses frasques.

Mais la vie ne se résume pas à la fête, l’alcool, la danse et un château en Espagne. Bientôt la triste réalité les rattrape. Les personnages essaient de se raccrocher à leur rêve et de continuer à vivre comme avant, mais en vain .

Le ton est enlevé comme si l’auteur nous emportait dans une danse avec ses parents.

Malgré cela, j’ai mis beaucoup de temps à lire ce roman de 172 toutes petites pages. J’ai été déroutée par ce style trop original pour moi. Tout dans ce roman joue sur la dualité: l’optimisme couvrant la tristesse, la fantaisie face à la réalité. Mon  opinion est également en demi-teinte. Certes j’ai trouvé cette histoire intéressante mais il y a trop de folie pour moi…

Maman me racontait souvent l’histoire de Mister Bojangles. Son histoire était comme sa musique : belle, dansante et mélancolique

Je trouve que ce roman se résume de la même façon : une histoire belle et triste racontée comme « un mensonge à l’endroit à l’envers » qui la rend rythmée et extravagante mais dont la fin m’a laissé un goût amer. Une fois retirée le vernis de l’humour et de l’optimisme, j’ai ressenti la gravité et la tristesse du sujet : quel moment quitte-t-on l’originalité pour tomber dans la folie ? L’amour peut-il tout excuser ?

8 commentaires

    • Un roman multi-récompensé, un style original, une histoire fantasque, un sujet de fond ; ce livre vaut vraiment la peine d’être lu même si, de mon côté, il ne m’a pas correspondu !
      N’hésite pas à venir me donner ton avis si tu le lis !

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