La tresse de Laetitia Colombani

La tresse de Laetitia Colombani est le roman phénomène de l’année 2017 et multi récompensé (Prix Relay des Voyageurs Lecteurs 2017, prix du meilleur roman/essai de l’année 2018 aux Globes de cristal, Prix littéraire Domitys). Et je dois dire que j’ai été, moi aussi, totalement embarquée par ce roman qui est un gros coup de cœur !

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Titre : La tresse

Auteur : Laetitia Colombani

Éditeur : Le livre de poche

Pages : 240

Parution : 2017

Genre : Roman contemporain, littérature française

 

L’histoire (4ème de couverture)


Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.

 

Mon avis


Une fois que j’ai commencé ce roman, j’ai été complètement happée par l’histoire de ces 3 femmes et n’ai refermé le livre qu’à regret au bout des 240 pages retraçant un bout de leurs vies et surtout leur lutte pour leurs droits. Droit à l’éducation, droit à une vie décente, droit de choisir librement son époux, droit de mener de front vie familiale et vie professionnelle, droit de conserver son poste dans l’entreprise malgré la maladie…

3 femmes, 3 continents, 3 cultures, 3 destins, 3 combats contre le poids des traditions, 3 luttes contre les inégalités.

Je dois dire que c’est l’histoire de Smita qui m’a le plus bouleversée. Née en Inde, dans caste des Intouchables, cette femme au caractère de feu se révolte contre sa condition de femme Dalit. Enfin, je devrais plutôt dire qu’elle se bat pour que sa fille Lalita n’ait pas la même vie qu’elle, qu’elle ne soit pas cantonnée à nettoyer la merde des autres, sans salaire, comme des générations de femmes intouchables avant elle, pour qu’elle puisse avoir accès à l’éducation, à un métier, à un espoir de vie meilleure.

Je connaissais un peu la situation des Dalits en Inde suite à la lecture du roman La véritable histoire d’un Indien qui fit 7000 km à vélo par amour de Per J. Andersson et à plusieurs mini-reportages très instructifs sur la question . Dans le cas de Smita, elle subit la « double peine » : en tant que femme, elle n’a aucun droit et appartient à son mari, et en tant que Dalit (Intouchable) elle fait partie des « impurs », relégués aux plus basses tâches, et la plupart du temps non rémunérés.

Son histoire est poignante, révoltante, bouleversante ! Je n’ai quitté ce personnage qu’à regret et j’aurais aimé en savoir davantage sur la suite de son périple avec Lalita.

Le second récit se déroule en Italie, et plus précisément en Sicile. Guilia, 20 ans, jeune fille paisible et heureuse travaille dans l’entreprise familiale. Mais un événement va bouleverser son quotidien et elle va devoir quitter abruptement le doux monde de l’adolescence pour se confronter à la réalité de la vie d’adulte et ses responsabilités. Dans une société patriarcale et dans une famille très portée sur la tradition, sera-t-elle capable d’imposer ses choix et d’insuffler un vent de nouveauté dans l’entreprise de son père ? J’ai apprécié ce personnage qui apporte de la fraîcheur au récit.

Enfin, au Canada, Laetitia Colombani nous trace le portait de Sarah, quadragénnaire qui a tout sacrifié à sa carrière dans un important cabinet juridique. Elle est à deux doigts de réaliser son rêve : devenir associée. Mais tout est remis en cause lorsqu’elle se découvre atteinte d’un cancer et fait alors l’objet de discrimination de la part de son employeur. Sarah est le personnage qui m’a le moins touchée. je l’ai trouvée froide et insensible mais, pour autant, je comprend son combat. Dans un milieu professionnel masculin ou il faut jouer des coudes pour s’imposer, elle s’est forgée une carapace et s’est donnée à 100% pour pouvoir accéder aux plus hautes fonctions. Ce qu’elle possède, elle a travaillé durement pour l’obtenir, au prix de sacrifices, notamment au prix de sa vie de femme et de sa vie de mère. Malgré sa maladie, elle reste totalement dévouée à son travail, ne manquant aucune réunion, travaillant le soir et le week-end pour compenser ses quelques absences. Elle ne peut se résoudre à voir ces années d’efforts réduites en quelques semaines de manière injuste. Elle aussi va devoir mener un double combat : contre le cancer et contre la discrimination professionnelle.

Trois portions de vie magnifiquement dépeintes par Laetitia Colombani, qui ne se croisent pas mais s’entrelacent pour former La tresse. Un roman magnifique, un bel hommage aux femmes, à découvrir absolument !

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14 commentaires

  1. Coucou Adely, J’ai beaucoup entendu parler de ce roman mais je ne l’ai pas encore lu. J’ai toujours peur d’être d’être déçue par les livres que tout le monde semble apprécier (je sais c’est idiot). Mais ta chronique me fait changer d’avis, je dois l’avouer ;p

    Aimé par 1 personne

    • J’avais la même crainte que toi. D’ailleurs ce livre m’a été prêté par une amie et ça fait un an qu’il était sur mon étagère. Je vais enfin pouvoir lui rendre… Elle est vraiment sympa d’avoir été aussi patiente ! Si tu le lis, j’espère qu’il te plaira autant qu’à moi 🙂

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