Paris 2119 de Zep et Bertail

Si on connaît généralement Zep pour son personnage de Titeuf dans la BD jeunesse du même nom, j’avais eu l’occasion de découvrir une facette plus sombre et plus apocalyptique avec le roman graphique The end. Il réitère dans le genre, en association avec Bertail, avec un thriller futuriste en bande dessinée : Paris 2119

Titre : Paris 2119

Auteur : Zep

Illustrateur : Bertail

Editeur : Rue de Sevres

Pages : 86

Parution : 2019

Genre : Littérature suisse, Bande dessinée, Science fiction

 

L’histoire (4ème de couverture)

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Paris, nous sommes en 2119, l’ambiance est futuriste mais quelques éléments du XXIème siècle perdurent. Le métro existe encore mais la plupart des personnes préfèrent se téléporter via la cabine « Transcore ». Tout un chacun est systématiquement scanné et reconnu dans les espaces publics et privés. Les clones, les drones et les hologrammes sont monnaie courante. Tristan Keys vit dans ce monde dont il rejette le plus possible la numérisation. Tel un marginal, il continue à prendre le métro, à marcher dans les rues, à l’inverse, sa compagne Kloé est une adepte des déplacements inter-continents via le Transcore. Au cours de ses déplacements à pieds, il constate assez vite des comportements préocupants, des situations anormales. Que se passe-t-il vraiment dans ce Transcore ? Est-ce une simple téléportation pour ses utilisateurs ?

 

Mon avis

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Paris dans un siècle… Enfin, une vision bien sombre de notre futur. Car, dans ce roman graphique futuriste, le monde a été ravagé par la pollution. Le programme de désinfection de l’atmosphère fait qu’il pleut tout le temps et un climat de beau temps perpétuel a donc été créé virtuellement. Dans cette société, plus rien n’est laissé au hasard : visa de reproduction pour obtenir un enfant, nourriture dupliquée, clonage numérique, contrôle constant de l’identité et des déplacements de chacun. Un bel exemple de dérive de la science et de la technologie !
Les individus ne se déplacent plus physiquement mais via Transcore, une société qui a pris une importance croissante dans la société en permettant la téléportation en n’importe quel endroit du monde.
Tristan Keys est un jeune écrivain et poète romantique, nostalgique du passé et méfiant envers toutes ces nouvelles technologies. Amoureux de Kloé, ils ont en commun la passion des livres et films anciens même si elle ne partage pas son scepticisme envers la science. Pour cette femme d’affaire, il faut user des facilités que permettent les avancées technologiques.
Un jour, alors si il se rend chez un nouvel employeur en métro, il assiste à une scène qu il ne devrait pas voir. Dans son besoin de comprendre et de chercher des explications, Tristan va mettre le doigt sur un problème que les autorités tentent de cacher à la population. Désormais, il est en danger !

J’ai beaucoup aimé l’ambiance et les thèmes abordés dans ce roman graphique. Le monde futuriste y est sombre et peu engageant et le personnage de Tristan se démarque par son attachement au passé et aux choses réelles. Dans un monde qui prône la virtualité, il veut rester en lien avec la réalité matérielle : voir les gens en personne, se déplacer par ses propres moyens, manger de la vraie nourriture (et non des produits dupliqués et insipides), lire des livres papier… Une vision à laquelle je ne peux qu’adhérer !

Au niveau du graphisme, j’ai trouvé les dessins de Bertail très représentatifs de l’atmosphère de l’histoire. Des couleurs froides : gris et sale pour les extérieurs, blanc épuré pour les intérieurs. De très belles représentations de Paris. Les traits de Tristan m’ont fortement rappelé ceux d Edward Cullen (Robert Pattinson). Un bémol toutefois : j’ai été agacée par le fait que Kloe apparaisse nue la moitié du temps sans que cela soit en quoi que ce soit utile à l’histoire !

Si le scénario est intéressant, malheureusement je suis restée avec beaucoup de questions à l’issue de cet album. La fin est trop ouverte à mon goût.