Sors de ce corps William, un roman humoristique de David Safier

Déprimé, le moral en berne ? Mon conseil : 30 pages de ce roman matin, midi et soir pendant 4 jours. Voilà le remède idéal pour retrouver le sourire. Attention, la lecture de Sors de ce corps William peut provoquer l’hilarité !

Vous l’aurez compris, j’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman plein d’humour. C’est n’est pas une découverte pour moi mais une relecture et le charme opère toujours. L’histoire complètement loufoque de Rosa, une jeune femme moderne qui se retrouve au 16eme siècle à partager le corps de William Shakespeare est irrésistible.

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Titre : Sors de ce corps William

Auteur : David Safier

Editeur : Pocket

Pages : 356

Genre : Roman contemporain, littérature allemande, humour

L’histoire


Rosa, une jeune allemande, est désespérée : Jan, son grand amour va en épouser une autre, la parfaite et agaçante Olivia. Aussi, lorsqu’au détour d’un spectacle de cirque elle rencontre le magicien Prospero, elle fait appel à ses services pour changer le cours de sa vie et empêcher ce mariage. Celui-ci opère une régression temporelle et la renvoie dans une vie antérieure. Lorsqu’elle ouvre les yeux, quelle n’est pas sa surprise de se retrouver dans un corps d’homme. Et pas de n’importe quel homme : William Shakespeare lui-même.

Les deux esprits doivent cohabiter dans le même corps tant que Rosa n’aura pas découvert ce qu’est le véritable amour. Shakespeare quand à lui se voit imposer par la reine la mission de séduire la belle Marie au nom du Comte d’Essex. La situation se complique encore lorsque Rosa découvre que le comte d’Essex et Marie sont les incarnations des vies antérieures de Jan et Olivia.

S’en suit une folle épopée pour Rosa et William qui, tout en cherchant leur grand amour perdu, essaient de récupérer leurs corps respectifs.

Mon avis


Ce livre se lit avec délectation, il est à la fois drôle et sensible.

L’humour de David Safier est désopilant : des situations totalement improbables, des personnages farfelus, des répliques qui font mouche…j’ai ri tout au long du roman.

Les deux protagonistes Rosa et William Shakespeare sont, a priori totalement opposés : homme/femme, d’époques différentes, l’une croyant au grand amour, l’autre ayant rayé le mot amour de son vocabulaire. Mais finalement un lien va se tisser entre eux au fil de leurs aventures. Je me suis très vite attachée à ces personnages qu’on découvre tendres et sensibles.

Le fait que Rosa et William partagent un seul corps crée nombre de situations vraiment cocasses. Et les personnages secondaires ne sont pas en reste, la grande reine Elisabeth notamment.

Bref, un excellent roman plein d’humour et de tendresse à lire très vite.

Informations complémentaires


A propos de David Safier

David Safier est un écrivain allemand né en 1966. Il poursuit des études de journalisme puis travaille à la radio et à la télévision. En 1996, il devient scénariste  (scénarios de Nikola, Himmel und Erde, Die Camper, Die Schule am See, Mein Leben und ich). I connaît le succès avec la série télé Berlin Berlin qui remporte un le prix Adolf Grimme dans son pays en 2003.

Son 1er roman Maudit Karma publié en 2008 devient un best seller en Allemagne avant d’être traduit dans d’autres langues. Ses 6 romans suivants plaisent également aux lecteurs par leur humour déjanté.

Du même auteur

Par ordre de parution :

  • Maudit Karma (2008)
  • Jésus m’aime (2009)
  • Sors de ce corps, William ! (2010)
  • Sacrée Famille (2012)
  • Le fabuleux destin d’une vache qui ne voulait pas finir en steak haché(2014)
  • Toujours maudits (2015)
  • Traumprinz (2016)

Extraits

« – Peux-tu me comprendre, esprit ? Demandai-je en essayant de ne pas laisser transparaître ma peur qu’il ne s’agit d’un terrible esprit vengeur.

Je regardai autour de moi avec effroi, mais il n’y avait personne.

– Esprit, je suis ici, à l’intérieur.

Effectivement, la voix venait de l’intérieur de moi.

– Qui es-tu ? demandai-je.

– Qui veux-tu que ce soit ? Je suis William Shakespeare.

Ainsi, je n’étais pas seulement dans le corps de William Shakespeare : j’étais dans le corps de Shakespeare avec Shakespeare. De mieux en mieux. Ma seule maigre consolation était de ne pas me trouver plutôt avec Kafka dans le corps de Kafka. »

« Après tout ce qui m’était arrivé, je n’allais pas pouvoir fermer l’œil. Si j’avais été chez moi, je me serais assise sur le canapé, je me serais rongé les ongles et j’aurais zappé pendant des heures sur la télévision en cherchant les énièmes rediffusions de Desesperate Housewifes, de Newport Beach ou même de Beverly Hills 90210, pour m’apercevoir que toutes les chaînes étaient occupées par des émissions de cuisine ou par des femmes à moitié nues me proposant -avec quelques problèmes d’élocution – de les appeler. Mais comme il n’y avait pas beaucoup de chaînes câblées dans l’Angleterre shakespearienne, je devais trouver un autre moyen de me distraire. »

«- Tu connais déjà mon prénom : Rosa.

Enchanté. William.

– Oui, je sais, fis-je avec un grand sourire.

Être à tu et à toi avec Shakespeare… Il y avait de quoi faire pâlir d’envie tous les spécialistes de l’histoire du théâtre !

J’avais une question à poser à Rosa :

– Rosa, de ton vivant, étais-tu, toi aussi, poète ?

Je me demandai si le moment était venu de lui expliquer que je venais du futur. Mais j’avais vu suffisamment de films sur le sujet, dans le genre Retour vers le futur, que cela créait parfois une légère confusion. Si je racontais à Shakespeare comment nous vivions au troisième millénaire, cela pouvait changer le cours du temps. Il se mettrait peut-être, comme Nostradamus, à écrire un livre ou il prédirait aux générations successives toutes sortes de catastrophes : des guerres, des accidents d’avion, le groupe disco Modern Talking… »

Je devais ôter ces vêtements et me laver.

– Mais je garde le slip, fis-je avec décision.
Qu’est ce que c’est qu’un slip?
– Comment ça, « qu’est ce que c’est qu’un slip »?
C’est la première fois que j’entends ce mot.

Je trouvais cela inconcevable. J’étais tombée dans le siècle où on n’avait pas encore inventé le slip!

Alors, qu’est ce qu’un slip? demandai-je une nouvelle fois.

Je réfléchis quelques instants et conclus que cela ne risquait pas trop de modifier l’avenir si je dévoilais à Shakespeare le concept du slip. Je lui expliquai donc en quoi consistait cette invention, l’une des plus belles découvertes de l’humanité. Quand j’eus fini, il déclara, impressionné :

– Avec ce slip, certaines gens pourraient éviter les traces brunes sur leurs collants…

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