Matilda de Roald Dahl

Dans le cadre du mois anglais de Cryssilda et Lou, j’ai eu envie de découvrir Matilda que je n’avais pas lu étant enfant. C’est donc avec un regard d’adulte que j’ai exploré ce classique de la littérature jeunesse. Sans toutefois éprouver le coup de coeur que j’ai eu pour le BGG ou Charlie et la chocolaterie, j’ai grandement apprécié la mise en opposition entre la vive et intelligente petite Matilda et la galerie de personnages caricaturaux et détestables qui l’entoure.

matilda

Titre : Matilda

Auteur : Roald Dahl

Illustrateur : Quentin Blake

Editeur : Folio jeunesse

Pages : 257

Date de parution : 1988

Genre : littérature jeunesse, littérature anglaise

L’histoire


Matilda est une petite fille vive et sensible et par dessus tout, c’est une enfant surdouée : à l’age d’un an et demi elle parlait à la perfection, elle a appris à lire seule à 3 ans et, à 4 ans se rend, de son propre chef, à la bibliothèque ou elle dévore les grands classiques comme Les grandes espérances de Dickens.

Malheureusement, ses parents, Mr et Mme Verdebois, ne manifestent aucun intérêt pour elle et la considèrent comme « une croute sur une plaie ». Ils attendent avec impatience de pouvoir se débarrasser d’elle en l’envoyant en pension.

Lorsqu’elle commence l’école à 5 ans et demi (ses parents ayant oublié de faire les démarches plus tôt) Matilda a la chance d’être dans la classe de Mlle Candy, une jeune institutrice douce et gentille qui remarque immédiatement les capacités extraordinaires de la petite fille.

Malheureusement, cette dernière est prise en grippe par la directrice à qui son père a déclaré que Matilda était « une vermine, une plaie, une peste, un cafard ». La terrible directrice terrorise et martyrise toute l’école, insultant les professeurs, punissant les enfants avec violence.

Un jour, dans une colère intense face à une injustice de Mlle Legourdin, Matilda se découvre un incroyable pouvoir : déplacer les objets par la pensée. Dès lors, Matilda n’a de cesse que de développer ce don pour se venger et se débarrasser de la directrice…

 

La lecture de Maelly (8 ans 1/2)

MAJ du 04/07/18


Matilda est une petite fille très intelligente qui adore lire. Elle n’est pas bien chez ses parents parce qu’ils disent toujours qu’elle est bête. Mais tout va changer quand elle va rentrer à l’école.

J’ai beaucoup aimé cette histoire parce qu’il y avait du suspense et de la magie.

Ma note : méga gros coup de cœur coup-de-coeur

 

Mon avis de Maman


Dans ce livre pour enfants, gai et amusant, aux personnages manichéens et aux situations improbables et loufoques, Roald Dahl aborde des sujets graves comme la maltraitance infantile et le machisme.

La maltraitance est tout d’abord un maltraitance morale de la part des parents de Matilda. Sa mère est une femme égoïste et stupide. Elle prive sa fille de 4 ans de toute affection et elle préfère aller jouer au loto tous les après midi en la laissant seule à la maison. C’est pire encore du côté de son père qui est un homme profondément méchant. Ce vendeur de voitures d’occasion, roi de l’escroquerie, ne s’intéresse qu’à son fils Michael qu’il espère voir devenir son associé un jour. Il est machiste, estimant qu’une fille ne peut rien faire de bon ou d’utile. Il est dur avec Matilda, l’insultant et la privant de son seul plaisir, la lecture.

C’est donc avec délectation qu’on suit les mauvais tours que Matilda, lassée d’être rabrouée injustement, va leur jouer comme mettre de la glue dans le chapeau de son père, cacher un perroquet dans la cheminée pour faire croire qu’il y a un voleur, remplacer la lotion capillaire de son père par un décolorant blond platine…

On découvre ensuite Mlle Legourdin, l’horrible directrice qui maltraite, voire torture les élèves. Là aussi, Roald Dahl a grossi le trait pour rendre ce personnage caricatural. Les situations sont tellement démesurées et décalées qu’elles en perdent le coté effrayant pour devenir loufoques. Mais sur le fond, on est tout de même face à une femme méchante, haineuse, vulgaire, effrayante dont les punitions sont de véritables tortures. Par exemple mettre l’élève au coin, le nez au mur sur une jambe, suspendre les enfants par les cheveux ou les oreilles, attraper une fille par les nattes et la projeter par dessus la barrière du terrain de jeux !

Une fois encore, on a beaucoup de plaisir à voir les tours que Matilda lui réserve. Mlle Legourdin est un peu comme »la méchante sorcière des contes de fées » et, bien qu’étant une adulte, je n’attendais qu’une chose : qu’elle soit à son tour punie !

Pour contrebalancer cette galerie de méchants, Matilda fait la connaissance de Mlle Candy qui est un exemple de douceur et d’humanité. Mlle Candy a su répérer, non seulement les capacités intellectuelles de Matilda, mais aussi sa grande souffrance. Elle connaît cette peine car elle aussi l’a vécue toute son enfance, ayant été maltraitée et battue par sa tante.

Toutes les deux vont s’entraider et vont s’élever contre la bêtise et la méchanceté de leur entourage. Ainsi, face à la vision rétrograde de la femme véhiculée par les parents de Matilda « une gamine doit penser à se faire belle pour pouvoir décrocher plus tard un bon mari. » ou encore « ce n’est pas avec sa cervelle qu’une fille va se dégoter un homme » Mlle Candy répond par l’intelligence et l’éducation.

Ce roman est un beau plaidoyer pour la culture. La famille de Matilda est tellement navrante de stupidité et d’ignorance que cela donne envie d’éteindre la télé et de se plonger immédiatement dans un bon livre !

Et la télé, ça te suffit pas ? Vingt dieux ! On a une belle télé avec un écran de 56 et toi, tu réclames des bouquins ! Tu as tout de l’enfant gâtée, ma fille.

Roald Dahl nous livre ici de jolis passages sur la lecture :

Les livres la transportaient dans des univers inconnus et lui faisaient rencontrer des personnages hors du commun qui menaient des vies exaltantes. Ainsi navigua-t-elle sur d’antiques voiliers avec Joseph Conrad, explora-t-elle l’Afrique avec Ernest Hemingway et l’Inde avec Rudyard Kipling. Ainsi assise au pied de son lit, dans sa petite chambre d’un village anglais, visita-t-elle de long en large et de haut en bas le vaste monde.

Et comme c’est une histoire pour enfant, grâce à des pouvoirs magiques inopinés, tout est bien qui finit bien pour Matilda. La morale est sauve et les méchants sont punis.

 

Informations complémentaires


Roald Dahl

Roald Dalh est né au Pays de Galles en 1916 dans une famille d’origine norvégienne de 7 enfants. Malheureusement, il perd son père et sa sœur aînée à l’age de 3 ans. Après plusieurs années de pension, il devient pilote de chasse dans la Royal Air Force.

Alors qu’il approche de a trentaine, il se lance dans l’écriture de nouvelles dans le genre fiction / suspens. Ce n’est que bien plus tard qu’il aborde la littérature jeunesse avec l’histoire qu’il a inventé pour ses enfants James et la grosse pêche publiée en 1961. Ses publications suivantes rencontrent un grand succès.

 

Bibliographie

14 commentaires

  1. je me rappelle qu’il y a eu un aussi un film de ce livre…oui encore un theme bien fort…et qui reste helas d’actualite….toute une lecture…;)

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